Gourmandise, histoire d’un péché capital – Florent Quellier

Dans cet ouvrage, Florent Quellier, historien et maître de conférences à l’université François Rabelais de Tours, titulaire de la chaire CNRS histoire de l’alimentation des mondes modernes, explique le savant changement de statut de la gourmandise, évoluant de péché capital à un art de vivre. Si à la fin du Moyen-Âge manger riche et gras est acte de péché, la Renaissance ne se prive pas d’entraîner cette action dans son tourbillon de fastes. Avec ses jours maigres et ses jours gras, son alimentation bien définie en termes d’ingrédients, la religion catholique suivait encore scrupuleusement les textes saints à l’heure du repas. C’est bien à la Renaissance qu’eut lieu une remise en question de l’austérité de l’assiette. Comme l’illustre toujours le film Le Festin de Babette, on observe déjà une différence de régime alimentaire entre les pays nordiques protestants et les pays méditerranéens catholiques, Vatican inclus.

Florent Quellier explique cette transition à travers la décomposition de la gourmandise. On découvre les phases de diabolisation du péché, sa symbolique à la femme et à l’enfant, ses représentations utopiques et tentatrices, pour aller jusqu’à un statut de gourmandise glorifiée, ornée d’atours.